Instant figé
Juin 2005
5 heures du matin. Le jour se lève. La chaleur est étouffante. Le balcon nous appelle. Accoudés à la rambarde, nous contemplons la ville qui se réveille. Les grues clignotent. Le ciel commence à rougir. C'est beau une ville la nuit. Nos corps se rapprochent doucement, inlassablement. Se collent l'un contre l'autre, épuisés. Une chaleur envahit mon bras. Sa main me caresse imperceptiblement. Machinalement, sans même m'en apercevoir, je pose ma tête sur son épaule. Quelques secondes à peine et je prends conscience. Je lui demande si ça ne le dérange pas. Il répond « non, pas du tout ». Je me laisse alors aller contre lui avec le sentiment profond d'une liberté totale. Le temps s'arrête. Le ciel devient rose bleuté. Ma tête est vide. Plus rien de noir en dedans. Première sensation de sérénité depuis… depuis toujours. Découverte sublime d'un état transcendant. Magie d'un instant. Le silence envahit tout. Et puis soudain, poussés par une pulsion subite, nos corps se détachent pour mieux se rapprocher. Face à face, sans un mot, sans une hésitation, nos bouches se collent l'une à l'autre. Le même besoin au même moment. L'osmose s'impose. Le baiser est fulgurant. Mes mains courent dans ses cheveux, son dos. Elles le collent à moi comme pour lui dire « n'arrête pas ». Il embrasse comme s'il avait toujours fait ça. Sa langue sait où elle va. Me fouille si bien que des soupirs m'échappent. Mon ventre en feu se tord sous le désir. Appelle son sexe au secours, implorant la délivrance.
Alexa