La Rose Noire

Correspondance amoureuse G. Sand et A. de Musset

QUAND je mets à vos pieds un éternel hommage,
VOULEZ-vous qu'un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d'un coeur
QUE pour vous adorer forma le créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n'ose dire.
AVEC soin de mes vers lisez les premiers mots :
VOUS saurez quel remède apporter à mes maux.

Alfred de Musset


CETTE insigne faveur que votre coeur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme.

George Sand

(seconde lecture: lire uniquement les premiers mots de chaque vers)


Lettre de Georges Sand à Alfred de Musset

Cher ami,
Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez toujours
une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon ou je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourrez bien vite et venez me le
faire oublier. À vous je veux me sou-
mettre entièrement.

Votre poupée

(seconde lecture: lire une ligne sur deux en commençant par "Je suis toute émue")


Je me suis souvent assise seule à l'écart avec une âme pleine d'amour et les genoux tremblants de volupté… Je fais encore dix lieues à pied, et en me jetant le soir dans un lit d'auberge, je songe encore que le sein d'un homme adoré est le seul oreiller qui reposerait à la fois l'âme et le corps…

C'est de vous que je rêve quand je m'éveille trempée de sueur, vous que j'appelle quand la nature sublime chante des hymnes passionnés, et que l'air des montagnes entre dans mes pores par mille aiguillons de désir et d'enthousiasme.

George Sand

 



27/08/2005
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